La société coopérative d’activités Uralungal – Inde
La société coopérative d’activités Uralungal – Inde
3 mai 2021
Rencontrez la coopérative ULCCS, membre de CICOPA, découvrez la genèse de sa réussite et comment elle est devenue l’une des plus grandes coopératives d’activités de l’Inde. En Inde, la coopérative d’activités est une déclinaison particulière de la coopérative de travail associé. Le règlement des sociétés coopératives du Tamil Nadu, 1988, définit la coopérative d’activités comme une coopérative dont l’objet principal est de garantir et de fournir un emploi à ses membres en réalisant des travaux avec leur aide ou par leur intermédiaire.*
La coopérative d’activités Uralungal (ULCCS) fut fondée en 1925 dans l’état du Kerala, en Inde, par un groupe de réformateurs sociaux qui luttaient contre la discrimination et les superstitions liées aux castes supérieures. Composée à l’origine de 14 membres fondateurs, la coopérative est aujourd’hui prospère et se targue de fournir un emploi direct à plus de 13 500 travailleurs des zones rurales, avec la promesse d’un avenir brillant pour 2022, comprenant un projet de 600 millions de dollars américains.
L’ULCCS se concentre sur l’ingénierie de la construction, les infrastructures, le développement au Kerala et la réalisation des projets gouvernementaux et non gouvernementaux généralement livrés avant le terme fixé et de meilleure qualité.
La coopérative est très fière du chemin parcouru et des défis qu’elle a pu surmonter. Au début de l’année, elle a célébré son 96e anniversaire et a réfléchi alors sur la manière dont la dernière décennie avait été une période de croissance rapide et de diversification.
Cela a abouti à la prise de conscience que certains secteurs devenaient obsolètes et qu’il y avait un besoin urgent de modernisation ; la technologie ayant pris une énorme importance dans le monde moderne. L’ULCCS a été capable de se concentrer sur l’amélioration des compétences des travailleurs et sur l’investissement dans l’enseignement technologique : de plus en plus de technologies étant utilisées pour leur travail quotidien.
La coopérative s’est en outre diversifiée aujourd’hui et utilise la technologie de manière plus progressiste. Ainsi, elle dispose désormais d’une installation technologique de pointe, un « cyberpark », axé sur le développement de l’infrastructure informatique. L’ULCCS est également très heureuse d’annoncer que de nombreuses femmes occupent des postes informatiques et de direction, ce qui ne peut qu’être davantage profitable à leur coopérative. De plus, c’est le premier bâtiment à être certifié « Green LEED » et à être classé dans la catégorie OR pour une coopérative. La coopérative construit également d’autres ensembles pour diversifier ses services, comme des villages artisanaux pour le secteur de l’artisanat où elle propose un endroit sûr aux artisans ainsi qu’un marché pour qu’ils y vendent leurs produits à des prix équitables.
En ce qui concerne la gouvernance et des activités journalières, la coopérative fonctionne à différents niveaux. Pour les projets, les travailleurs sont libres d’organiser leur emploi du temps au quotidien et de travailler comme bon leur semble. Pour ce qui est de la gouvernance et des opérations quotidiennes les projets sont tous programmés pour s’assurer qu’ils seront exécutés dans les délais et comme il l’a été mentionné précédemment, l’ULCCS s’enorgueillit de les livrer habituellement avant ceux-ci. Le conseil se réunit régulièrement pour discuter des enjeux et des problèmes et pour trouver des solutions appropriées.
De plus, en ce qui concerne l’adhésion, en plus des 13 500 membres réguliers de la coopérative 9 000 travailleurs sont employés. S’ils le souhaitent, ces travailleurs peuvent éventuellement devenir des membres à part entière en apprenant la culture coopérative.
« Pour moi, la valeur ajoutée d’être une coopérative, est que nous grandissons tous ensemble. Nous grandissons avec l’aide des autres et nous pouvons rendre ainsi quelque chose à la société. Un impact juste et positif dans la communauté » déclare Kishor Kumar, coordinateur en chef de projets pour l’ULCCS.
En ce qui concerne la pandémie, l’ULCCS, comme beaucoup d’autres entreprises dans le monde, a dû modifier ses plans et ses agendas. Sa première priorité a été la sécurité des travailleurs et tandis que le secteur de la construction avait été mis à l’arrêt à cause du confinement national, les travailleurs des autres secteurs tels que l’informatique ont eu la chance de passer à un travail sécurisé depuis leur domicile. Dans un autre ordre d’idées, avant la pandémie, l’ULCCS avait eu la chance de développer une plateforme de « consultation médicale virtuelle » (télémédecine) permettant aux patients de consulter des médecins en cas de maladie. Pendant la pandémie, cette plateforme est devenue incroyablement pertinente du jour au lendemain car elle a permis aux patients de prendre leurs rendez-vous et de se connecter avec des médecins spécialistes depuis des endroits éloignés. De plus, La coopérative a aussi lancé une étude pour définir « l’environnement post COVID-19 » afin d’explorer le nouveau paysage et les opportunités qui en émergeront. Elle s’attend à ce que cette étude aide d’autres organisations et d’autres industries à se préparer pour l’avenir.
Dans d’autres entreprises, la coopérative gère aussi une séniorie où les personnes âgées peuvent recevoir l’attention dont elles ont besoin pendant la journée et une unité de gestion des catastrophes et des opérations de sauvetage qui aide le gouvernement et les personnes dans le besoin dans des situations très difficiles.
Pour conclure, l’ULCCS est davantage qu’une simple coopérative, elle est un mode de vie. Être présente depuis près d’un siècle lui a appris de précieuses leçons mais elle a pu surtout laisser son empreinte dans ses communautés et devenir une grande famille. Le rêve de toute coopérative.
L’ULCCS est une coopérative et membre associé de CICOPA.
*Source: Cooperatives in industrial and service sectors in the Asia-Pacific region study, page 62 and 88.