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L’avenir du travail appartient-il vraiment aux jeunes?

26 janvier 2018

Le 15 novembre 2017, CICOPA, l’organisation sectorielle de l’Alliance coopérative internationale pour l’industrie et les services, a organisé à Kuala Lumpur un atelier intitulé «L’avenir du travail est à nous!», L’une des actions phares du projet WE OWN IT! campagne sur l’entrepreneuriat coopératif des jeunes.

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Six jeunes et ex-jeunes coopérateurs ont discuté des défis auxquels le mouvement coopératif est confronté aujourd’hui: comment attirer plus de jeunes et comment assurer la transmission intergénérationnelle entre les coopérateurs seniors et juniors. Plus de 30 participants venus de 12 pays différents du monde ont participé à l’atelier.

Les coopératives gérées par des étudiants ont été discutées avec des exemples de France (Solidarité Etudiante) et d’Indonésie (Kopindo): caractérisées par leur indépendance et leur démocratie, elles placent les jeunes au centre du processus de contrôle, leur permettant d’être leurs propres leaders et de réclamation pour leurs intérêts. Ils sont souvent le lieu d’expérimentation sociale où les jeunes créent des synergies pour lutter ensemble contre le travail précaire et en faveur d’une rémunération équitable (plateforme coopérative des chauffeurs de vélos en Indonésie, Cyclocoop en France).

Un autre aspect abordé lors de l’atelier était la transmission intergénérationnelle et la solidarité entre les coopérateurs seniors et juniors. De par leur nature, les coopératives disposent d’outils pour une telle transmission (réserves indivisibles, gouvernance démocratique, par exemple), mais les jeunes coopérateurs rencontrent encore des obstacles s’ils veulent participer à la gestion.

La formation, l’autonomisation et la transmission d’énergie doivent être améliorées afin de garantir une meilleure autonomie pour les jeunes. Plusieurs initiatives existent déjà comme la collaboration avec des universités pour «l’autocertification» en France, ou des projets comme COOPUP et Di mano in mano en Italie promouvant la solidarité et la réciprocité entre coopérateurs seniors et juniors.

Dans les sociétés dominées par les générations plus âgées, comme au Japon, le mouvement des coopératives de travailleurs aide à maintenir une relation démocratique avec les différentes parties, y compris les jeunes. Au Botswana, par exemple, les jeunes contribuent à la modernisation des coopératives, mais ont besoin de soutien, comme la formation ou le mentorat, pour pouvoir aller plus loin.

La question de «l’identité de la jeunesse» a également été soulevée au cours de l’atelier: les jeunes ont besoin de définir ce qu’ils ont en commun pour entreprendre une action efficace. La citoyenneté économique peut être un aspect de cette identité. Des alliances avec des organisations de jeunesse et l’identification de luttes communes sont essentielles pour les jeunes coopérateurs désireux de contribuer à la transformation de la société.

Une des conclusions de l’atelier était de savoir si le «plafond de la jeunesse» est un problème générationnel ou coopératif, il doit être brisé dans l’intérêt de l’ensemble du mouvement: la régénération et l’avenir ne peuvent être conçus sans la jeunesse.