Artigo 14: une coopérative d’avocats qui démontre qu’il existe une autre solution
10 avril 2017
Coopérer, travailler ensemble pour faire avancer des projets avec des amis, unir ses forces, c’est un bon choix. Il l’a été pour les trois partenaires de la coopérative d’avocats galicienne Artigo 14 et pour beaucoup d’autres coopératives de jeunes qui ont choisi ce modèle entrepreneurial pour créer leur entreprise et échapper à la précarité de l’emploi.
Par COCETA
« Nous avons peu de temps, mais nous avons un emploi. Aujourd’hui nous capitalisons mais nous espérons nous accorder un salaire contractuel dans un an », explique Julia Alvarez Martin, un des trois membres de la coopérative. Deux femmes et un homme âgés de 29 à 30 ans. Ils ont créé l’entreprise après avoir terminé un master l’année précédente. Julia a travaillé pour son propre compte et ses deux compagnons pour des cabinets où ils ont été payés avec un salaire proche de celui des stagiaires « Ils profitent du poste de stagiaire », ajoute Julia. « Il est très rare qu’un contrat soit conclu dans la profession juridique. On vous dit : nous vous apprenons le métier, n’exigez pas de droits ».
L’intention de la coopérative est de croître. Ils se sont inspirés du modèle des coopératives d’avocats qui se sont développées au fil des ans comme le Collectif Ronda de Barcelone. « Nous sommes une coopérative qui travaille pour les gens », ajoute Julia. « Nous voulons que les personnes qui nous consultent ne nous voient pas comme un obscur cabinet d’avocats ».
Artigo 14 est la première coopérative d’avocats de Galice. « Cette forme juridique n’est pas connue dans le monde du Barreau. Lorsque vous terminez votre master on vous enseigne les formes entrepreneuriales traditionnelles mais pas la coopérative qui est associée au secteur agricole. Nous voulions travailler ensemble et en collaboration. La coopérative ressemblait le plus à notre façon de penser ».
La formule juridique les a beaucoup aidés. « D’abord pour la manière de travailler », ajoute Julia. « Nous avons chacun notre spécialité mais discutons toujours des procédures de nos collègues. Nous sommes présents à Santiago et à A Coruña ; ce qui nous a rendus plus forts. Nous sommes plus nombreux, nous sommes présents à plus d’endroits. Nous pouvons également partager et nous entraider. Nous pensons à nous mais aussi à nos partenaires. De plus, la formule nous distingue des autres cabinets. Cela nous donne beaucoup de visibilité ».
Une partie de cette visibilité est due au réseau du travail coopératif qui s’est constitué en Galice sous le nom d’Espazocoop, une union de coopératives qui fait partie de la Confédération espagnole des coopératives de travail associé (COCETA).
Un des aspects évidents avec la forme coopérative c’est que leur profession sert à aider d’autres personnes.
Ils sont également commis d’office comme avocats. « Nous croyons fermement en cela. Nous estimons que c’est mal payé et que c’est beaucoup de travail, parce que depuis la Junte cela n’a pas été facilité ; Il y a beaucoup de bureaucratie mais nous croyons que nous devons le faire. Cela assure une justice égale pour tous ».
Artigo 14 est l’une des nombreuses coopératives de jeunes en Espagne qui tentent de trouver d’autres moyens pour lutter contre la précarité de l’emploi et le chômage. COCETA a mené une campagne pour la diffusion de la coopération parmi la jeunesse qui peut être consultée sur le lien suivant : http://empleojoven.coceta.coop/
L’idée de COCETA est de montrer aux jeunes qu’il existe des alternatives. Il n’y a pas que ce site : une série de vidéos promotionnelles sont diffusées sur les réseaux sociaux ; d’autres matériaux et des spots publicitaires sont présents dans les radios de « musique rock » et dans d’autres supports qui atteignent les jeunes.