Les coopératives dans l’industrie et les services partagent leur expertise pour la conception de l’initiative communautaire Start Up
11 Aug 2016
CECOP a récemment publié la réponse des coopératives actives dans l’industrie et les services à une consultation publique de la Commission européenne (CE) dans le cadre de l’Initiative Start-up. Divisée en trois phases principales (la phase de démarrage, la phase d’amorçage et la phase d’expansion), les informations recueillies lors de cette consultation parmi les membres de CECOP aideront à identifier des solutions possibles et à concevoir de nouvelles politiques et mesures de soutien pour répondre aux besoins des entreprises en phase de démarrage.
Dans l’intérêt de la durabilité des entreprises nouvellement créées, la CECOP appelle à des initiatives fournissant un soutien commercial constant (services, formation et conseils) durant “toutes les étapes de la vie d’une entreprise” et ne se concentrant pas uniquement sur la phase de démarrage. La CECOP demande également à la Commission européenne et aux Etats membres d’impliquer les organisations représentatives des coopératives dans la conception et la mise en œuvre des politiques au niveau européen et national. La phase de démarrage CECOP a insisté à la fois sur le besoin de structures de soutien et de conseil pour encourager les activités entrepreneuriales fournies principalement au niveau local et pour que les institutions d’enseignement supérieur établissent des programmes de soutien à l’entreprenariat coopératif.
Les organisations de coopératives dans l’industrie et les services à travers l’Europe ont généralement établi des bureaux régionaux fournissant des services de soutien aux futurs entrepreneurs coopératifs ou aux coopératives existantes. “Cette présence locale est cruciale afin de fournir un service adéquat et de sensibiliser les futurs entrepreneurs potentiels au sein des communautés qui pourraient être catalysées dans des activités coopératives pour répondre aux besoins et aspirations locales”, explique CECOP dans sa position. Dans des pays comme l’Italie, la France ou l’Espagne où les coopératives dans l’industrie et les services ont atteint leur plus haut niveau de développement, les autorités régionales reconnaissent la contribution des coopératives au développement local, à la création d’emplois, à l’intérêt général et à la valorisation des compétences régionales. CECOP suggère que cette “bonne pratique” soit reproduite dans d’autres pays et régions d’Europe.
Les coopératives du réseau CECOP demandent que l’éducation à l’entreprenariat coopératif soit introduite dans les programmes universitaires mais aussi à d’autres niveaux de l’éducation formelle. Les valeurs et les modalités de l’entreprenariat coopératif sont souvent négligées dans les programmes d’études, avec pour conséquence l’ignorance du modèle d’entreprenariat coopératif chez les futurs entrepreneurs potentiels, mais aussi chez d’autres professions impliquées dans des activités entrepreneuriales et ayant un impact critique, telles que les avocats, les comptables, les gestionnaires de ressources humaines, etc.
Phase de démarrage L’accès au financement et le fait que, dans de nombreux pays, la coopérative n’est pas considérée comme un modèle approprié pour les start-ups sont les principaux obstacles rencontrés lors de cette phase primaire. CECOP a partagé avec la CE des exemples d’innovation financière développés par des organisations coopératives comme le projet Coopstartup créé par l’organisation italienne Coopfond, visant à promouvoir les start-ups coopératives parmi les jeunes avec un fort accent sur les nouveaux marchés. L’innovation étant un élément crucial pour la durabilité et la compétitivité des start-ups, les coopératives actives dans l’industrie et les services sont en faveur d’un soutien fourni par les universités, en collaboration avec les centres de recherche et les entreprises pour le renforcement et la mise en œuvre de projets innovants.
Le modèle de coopérative multi-acteurs, qui rassemble différents types d’acteurs, est souvent utilisé par les coopératives actives dans les secteurs innovants (R&D, énergies renouvelables, etc.). L’expérience des coopératives du réseau CECOP prouve que l’innovation ne doit pas être réduite à la technologie, comme le prouvent les coopératives sociales en combinant l’innovation organisationnelle et sociale afin de fournir une offre efficace et nouvelle dans le domaine de la santé et des soins sociaux et de maintenir la propriété des biens communs au sein de la communauté. Les entreprises du réseau CECOP demandent également la promotion de la création de clusters comme moyen d’accès à l’innovation et à la chaîne de valeur par la création de groupes horizontaux comme le groupe espagnol Mondragon. Les entreprises représentées par CECOP ont pour mission principale la croissance et l’emploi à long terme et durable. La position envoyée à la CE souligne que le soutien financier pour l’acquisition de services de renforcement des capacités auprès de fournisseurs publics et privés est l’une des mesures les plus importantes pour le passage à l’échelle supérieure. Étant donné que la coopérative n’est pas destinée à être vendue, les coopératives ont besoin d’un soutien à moyen terme pour être viables à long terme. Des mesures de soutien sur mesure sont donc l’élément le plus important pour une mise à l’échelle durable des coopératives.