Dans le cadre d’un project de la coopérative « Le Gafreh » les femmes de Burkina Faso recyclent et créent
24 juin 2016
L’idée est venue d’Haoua Ibouldo, aujourd’hui trésorière du Gafreh. Comme dans d’autres métropoles d’Afrique, Bobo Dioulasso, la deuxième ville du Burkina Faso, connait une pollution importante à cause notamment de tous les déchets et des sacs plastiques jetés dans les rues. Ils salissent les sols, polluent les nappes phréatiques et sont même sources de maladie. Des animaux meurent aussi d’avoir ingéré ces sacs abandonnés. Ibouldo imagine alors une solution : les ramasser et leur donner une valeur en les transformant.
Sacs, paniers, étuis pour portables, porte-clés, poupées, etc. telle est la production actuelle résultant de la transformation de ces sacs plastiques.
Le travail est long. Ils sont tout d’abord ramassés dans les rues par des personnes en grande précarité. Elles en retirent un revenu minimum tout en participant à l’assainissement de l’environnement urbain. Les sacs sont ensuite lavés manuellement au savon, désinfectés, séchés et puis découpés en fines lanières. Il revient ensuite aux femmes de l’association de filer le plastique, de le mettre en bobines et en canettes et de le tisser enfin pour confectionner ces différents produits.
Le tout est réalisé dans le centre de tissage artisanal. Ouvert en 2003 par la coopérative le Gafreh. Ce centre emploie aujourd’hui 85 femmes de milieux très modestes, en les formant au recyclage et à l’artisanat. Elles utilisent leur point fort : le tricotage.
Comme l’explique le Gafreh dans sa page web « le choix des personnes travaillant dans ce centre ne se fait pas au hasard. Les bénéficiaires directs du projet de recyclage des sacs sont des femmes et des jeunes filles pauvres issues des secteurs de Bobo Dioulasso ». La répartition des tâches tient compte de l’âge. Les femmes de plus de cinquante ans ne sont pas exclues mais s’occupent du lavage des sacs.
Les efforts du Gafreh ont été récompensés par de nombreux prix internationaux dont le 1er prix de la Chambre de Commerce pour le design des productions de 2006 et le prix UNESCO de 2005.
Le Gafreh poursuit d’autres projets comme le centre de formation qui depuis 2011 travaille à l’alphabétisation des femmes. Au Burkina Faso, 87 % d’entre elles ne savent ni lire ni écrire. Le Gafreh a alphabétisé en tout 1170 femmes.