Les coopératives de travail associé sauvent l’emploi
Il existe en Espagne plus de 17 000 coopératives de travail associé qui ont perdu jusqu’à dix points de moins d’emplois que les autres formes d’entreprises « ce qui montre que si toutes les entreprises s’étaient aussi bien comportées 1,8 million d’emplois n’auraient pas été détruits » a déclaré Juan Antonio Pedreño, Président de COCETA, la Confédération espagnole des coopératives de travail associé. Les municipalités qui ont perdu le moins d’emplois sont celles avec une forte composante de l’activité coopérative.
29 juin 2015
Le taux de survie des coopératives est de 27 % coopératives en 2007 était de 24 %. À la fin de 2014 elle était de 32,1 %. Au cours de la même période les entreprises coopératives de plus de 250 employés sont passées de 22 % à 31,8 %. En outre, dans les coopératives de travail associé, 80 % des emplois sont permanents et 81 % des emplois à temps plein. Les femmes représentent près de 50 % de l’emploi total. Et les jeunes (jusqu’à 39 ans) près de 43 %. D’autre part, les coopératives de travail associé favorisent l’intégration des personnes issues de groupes défavorisés.
COCETA et Cooperatives Europe, l’organisation intersectorielle des coopératives en Europe, ont organisé le 22 juin un séminaire intitulé « Le mouvement coopératif en Espagne » au cours duquel on a débattu des entreprises récupérées et des jeunes dans le mouvement coopératif. Pablo Ascasíbar, Président de la coopérative de travail associé Agresta, a dit en résumé que « les entités coopératives doivent s’impliquer pour que les étudiants de grade supérieur sachent qu’ils peuvent créer une coopérative et se lier aux réseaux de jeunes coopérativistes qui émergent au niveau européen ». Malena Riudavert, de COCETA, a déclaré pour sa part que « les coopératives sont créées pour répondre aux besoins des jeunes tels que l’emploi, l’innovation, la formation, le service, la rentabilité et l’efficacité. Les coopératives peuvent et ont l’obligation de donner de l’espoir et de l’enthousiasme à la jeunesse ».
Les entreprises récupérées
Un débat qui a retenu l’attention a été celui des entreprises récupérées impliquant deux membres de sociétés reconverties en coopératives comme Salvador Bolancer, de la société Mol Matric récupérée il y a 34 ans qui a raconté son expérience et a souligné que « l’important pour récupérer des entreprises est d’avoir un bon groupe de promoteurs, pas un seul leader » et « que la coopération de tout le monde est importante, des organisations coopératives aux familles des personnes impliquées » Il a aussi ajouté « à ce moment-là nous nous considérions comme des travailleurs et cela était important pour ne pas croire que nous allions passer à un autre état et continuer comme nous étions ».
Le second représentant des entreprises espagnoles récupérées, Miquel Ruiz de la coopérative scolaire de Valence « Mestres de la Creu » a déclaré « Pour moi, la diffusion du modèle coopératif est très importante, c’est une tâche qui ne peut pas reposer uniquement sur le secteur ». « Je lance un appel à la responsabilité du gouvernement de promouvoir des processus de transformation ou de création de coopératives ». Le panel a été animé par la journaliste Mariana Vilnitzky de la coopérative Alternatives économiques qui a souligné la force des entreprises espagnoles récupérées mais peu reconnue. Elle a conclu qu’il faudrait leur prêter beaucoup plus d’attention et consacrer des fonds pour récupérer des entreprises comme en France et en Argentine.
Manuel Mariscal, Président de CICOPA, l’organisation mondiale des coopératives de travail associé et Vice –président de COCETA, a clôturé le séminaire en soulignant le moment historique dans lequel nous vivons et dans lequel la coopérative canalise les besoins et les exigences de la société.