Les coopératives de travail associé, les coopératives sociales et les coopératives de production, un moyen de lutter contre l’exclusion sociale des jeunes ?
30 mai 2016
Les coopératives peuvent faire partie de la solution pour les jeunes générations en Europe, car elles sont confrontées aux niveaux les plus élevés de chômage et d’insécurité de l’emploi. Cette déclaration fait partie du rapport récemment publié par le Forum européen de la Jeunesse, “L’inclusion sociale et les jeunes- ; l’exclusion des jeunes : une menace pour notre avenir”.
Dans ce rapport, le Forum européen de la Jeunesse souligne que le modèle social européen, qui “devrait fournir un filet de sécurité pour tous”, est en panne.
Il souligne le fait que les interventions de l’Etat providence ne soutiennent plus les jeunes, mais les empêchent en fait d’atteindre l’autonomie, et que cela a un impact sérieux non seulement sur les jeunes individuellement, mais sur la société européenne dans son ensemble. “Les jeunes d’aujourd’hui sont de plus en plus souvent confrontés au chômage de longue durée dès la fin de leurs études, ou sont employés dans des stages ou des emplois de courte durée qui ne leur permettent pas de contribuer au système et leur coupent donc l’accès à la protection sociale”, résume le rapport dans un communiqué de presse.
“Même lorsque les jeunes ont droit à une aide au revenu, celle-ci ne suffit pas à les maintenir au-dessus du seuil de pauvreté. Dans les pays de l’OCDE, environ 20 % des jeunes vivent dans la pauvreté”. Aujourd’hui, les jeunes tombent trop souvent dans le piège des formes atypiques d’emploi, qui mènent à l’insécurité sociale et économique. Le Forum européen de la Jeunesse exprime son intérêt pour les “nouvelles relations d’emploi” offertes par les coopératives comme moyen de fournir plus de garanties par rapport au travail indépendant, qui est l’une des sources du travail précaire. “Dans toute l’Europe, un nombre croissant de jeunes travailleurs indépendants ou freelance (graphistes, journalistes, artistes, interprètes, etc.) créent des entreprises coopératives pour sécuriser leur situation d’emploi”, indique le rapport.
“Par le biais d’une coopérative, ils peuvent bénéficier de la sécurité sociale tout en jouissant de la flexibilité nécessaire pour développer leur propre activité. Ils partagent les risques et les bénéfices avec d’autres jeunes, appliquant ainsi les valeurs de solidarité et de démocratie sur le lieu de travail”. Le rapport explique également que “par le soutien à la création de coopératives, les politiques publiques peuvent également contribuer à la sécurité et à l’autonomie des jeunes”. L’exemple concret cité est celui de la coopérative Coopaname en France. Cette entreprise “a été créée en 2004 et regroupe quelque 750 personnes, travailleurs indépendants et non salariés, qui partagent des services communs tels que la comptabilité, le conseil juridique, l’appui au développement d’activités professionnelles, un espace de travail commun et des services publics.
Ensemble, ils construisent une entreprise commune, démocratique et exigeante, qui vise à donner une plus grande protection collective à ses membres (droit du travail, formation professionnelle, mutualisation des risques et solidarité sociale)”. En outre, les coopératives de travail associé et les coopératives sociales ont une longue tradition de lutte contre l’exclusion sociale des jeunes en fournissant des services sociaux à ceux qui en ont besoin (logement étudiant et nourriture abordable, formation, services de recherche d’emploi, services sociaux pour les jeunes immigrés, etc. Le Forum européen de la jeunesse est la plate-forme des organisations de jeunesse en Europe.
Indépendant, démocratique et dirigé par des jeunes, il représente 102 conseils nationaux de jeunesse et organisations internationales de jeunesse de tout le continent. Le Forum s’efforce de donner aux jeunes les moyens de participer activement à la société pour améliorer leur propre vie, en représentant et en défendant leurs besoins et leurs intérêts, ainsi que ceux de leurs organisations, auprès de l’Union européenne, du Conseil de l’Europe et des Nations unies.